L'Ensemble

Les Paraphonistes sont nés devant une partition de Plain-chant grégorien, dans le silence de la petite abbaye de Léoncel, dans le Vercors. La profonde émotion qu 'avait suscitée dès sa première lecture le chant d'un Requiem en Faux-bourdon, traçait la voie de l'Ensemble:

  • redonner au plain-chant grégorien son extraordinaire force d'évocation ;

  • présenter le chant d'église, à travers ses différents modes traditionnels d'exécution, comme un lieu d'émotion intense susceptible de mener l'auditeur à une expérience intérieure ;

  • servir au mieux les textes empruntés aux Écritures sacrées, afin de les donner à goûter et à contempler dans leur " chair sonore " ;

  • sauver un patrimoine en train de disparaître, après avoir été pratiqué universellement dans les églises de l'Occident latin pendant près de quinze siècles.

Les Paraphonistes participent ainsi aux travaux de recherche entrepris depuis plusieurs décennies sur les monodies liturgiques latines et propose une exécution appuyée sur les connaissances musicologiques et sémiographiques actuelles. Le groupe s'applique à l'étude des répertoires "Grégorien" et pré-Grégorien consignés dans les Graduels et les compilations de l'époque carolingienne. Il s'intéresse également aux formes plus modernes du Plain-chant de la France de l'Ancien Régime. Certaines de ces pratiques vocales plus récentes, comme le "faux-bourdon", se sont maintenues durant le XIX°s et même au-delà. Elles sont aujourd'hui malheureusement quasi oubliées. Le répertoire des faux-bourdons constitue pourtant un domaine riche, dont on découvre avec étonnement les qualités musicales. 

D'un point de vue stylistique Les Paraphonistes proposent une reconstitution aussi vraisemblable que possible de ces répertoires destinés à l'origine à une application liturgique, en s'appuyant sur les directives des auteurs ecclésiastiques anciens ; ils travaillent à redécouvrir la vocalité propre au chant d'église et s'attachent à pratiquer l'intonation non-tempérée des échelles modales, afin de préserver la très grande richesse des monodies de l'octoéchos et les couleurs des harmonies des faux-bourdons. Cette visée sous-tend les choix de l'Ensemble dans sa recherche du délicat équilibre entre le souci d'exactitude historique face à un répertoire ancien, et la prise en compte de la sensibilité et des attentes de notre époque.